Enseignement à distance : un retour d’expérience

, par Katrin Goldmann

Le contexte

Dès l’annonce de la fermeture des établissements, nous avons immédiatement décidé, avec ma collègue, de regrouper nos classes du même niveau, de commencer une nouvelle séquence ensemble, de partager la préparation des activités et la rédaction du déroulement de la séquence version élève. Ceci dans un souci de cohérence et d’allégement de la charge de travail.
Sur l’ENT e-colleges du 78, nous avons créé des groupes de travail par niveau de classe (pour mettre des documents à disposition des élèves et pour avoir une liste de diffusion) et ouvert des casiers de collecte du travail des élèves.

Les outils partagés

Travaillant en classe avec un manuel, nous avons décidé de conserver ce support mais d’adapter les activités et de les compléter par des activités numériques. Selon le niveau de classe, nous avons suivi la trame de la séquence proposée en adaptant certaines activités et en rajoutant d’autres. P.ex. pour une CE ou une CO, nous avons utilisé une activité créée sur learningapps ou sur la quizinière(outil CNED) sans pour autant bannir systématiquement le support cahier d’activités. Parfois, nous avons créée des activités interactives en plus du support papier. Même chose pour certains exercices de grammaire.
C’est surtout pour la mémorisation du vocabulaire que nous avons quasiment de façon systématique fait appel à Quizletet learningapps pour proposer des entraînements très variés : flashcards, traduction, dictée (Quizlet), grille de mots, mots fléchés, memory, pendu (learningapps).
En l’absence de présentiel, c’est l’exposition à la langue qui se trouve fortement réduite dans le cours sans professeur et sans classe. Nous avons donc veillé à proposer toutes les semaines des supports vidéos (youtube) et/ou audio (Audio Lingua) qui étaient totalement adaptés et intégrés dans la séquence.

Focus sur une activité

Le travail de l’expression orale est indispensable. En classe, les élèves travaillent en groupe de 2 à 4 ou 5 élèves pour l’interaction orale. Pour nos séances à distance, nous nous sommes contentées de faire travailler les élèves par deux. Ils ont eu des consignes détaillées sur la préparation des oraux et la prise de rendez-vous par téléphone avec un camarade. Nous avons demandé ponctuellement l’enregistrement de ces dialogues ou d’autres productions orales en continu (monologues, lectures pour un travail de prononciation). L’outil préconisé était vocarro mais les élèves pouvaient bien sûr prendre un autre outil. Un très grand nombre a utilisé tout simplement le téléphone portable pour enregistrer.
Certains n’ont pas réussi à trouver un partenaire. Ces problèmes ont pu être résolus lors des séances en classe virtuelle.

L’adaptation des pratiques

Nous avons amélioré notre fonctionnement au fil des semaines. Si dans un premier temps, nous envoyions les cours séance par séance ou heure par heure, nous avons rapidement décidé d’envoyer un seul document pour les trois heures de cours de la semaine. En effet, avec le système heure par heure, certains élèves ne recevaient pas les documents dans l’ordre ou se perdaient en mélangeant les documents. Ceci impliquait pour nous d’anticiper encore plus la préparation des cours et de commencer cette préparation une semaine avant.
A partir de la 3ième semaine de confinement, nous avons également proposé des classes virtuelles, en utilisant le service du CNED.

Au bout de plusieurs semaines de fonctionnement, nous avons trouvé un rythme de croisière et l’adaptation des élèves a été plutôt bonne pour la majorité. Les classes virtuelles permettent de faire le point et au final, il n’y a que très peu de questions des élèves.

Quelques limites observées

Nombre de travaux n’ont pas été rendus dans les temps, le plus souvent du fait de contraintes matérielles de toutes sortes.
Soucieuses de pouvoir suivre l’avancement des travaux, nous avions demandé aux élèves de remplir une fiche de suivi de type journal de bord mentionnant l’activité, la date, l’heure et le temps passé. Beaucoup d’élèves nous ont envoyé en plus des « preuves » de travail, prenant des photos de chaque activité réalisée, chaque leçon recopiée … Nous avons vite été obligées de freiner ces bonnes intentions. Le nombre de documents reçus par élève devenait vite ingérable. Certains ont même fait des erreurs de manipulation dans la messagerie et envoyé ces travaux à l’ensemble des professeurs …
On surestime sans doute les compétences numériques de nos élèves. Un certain nombre d’élèves de 6° et 5° n’a pas été capable de déposer un document dans le casier de collecte.

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