Raconter et/ou écrire une histoire en classe de langues

, par Emmanuelle Artault

Story-telling : the language teachers’ oldest techniques, voici un article du site du British Council (écrit en anglais) qui liste différentes techniques liées à la narration et/ou à l’écriture d’une histoire. L’auteur explique pour quelles raisons il pense que raconter ou faire écrire une histoire en classe peut jouer un rôle primordial dans l’enseignement/apprentissage d’une langue.

Il commence par questionner le lien du lecteur avec la lecture, en tant qu’enfant puis éventuellement en tant que parent : à quel moment, à quel endroit, qui lisait, comment réagissait-il/elle ? Il insiste sur la relation qui se crée entre le lecteur et celui à qui on lit l’histoire. Cette relation, de l’ordre de l’intime, aurait, selon lui, un effet positif sur l’apprentissage d’une langue, qu’elle soit maternelle ou seconde. Il transpose ensuite sa théorie sur la classe de langues.

  • La première technique que l’auteur décrit consiste à raconter une histoire plusieurs fois en remplaçant au fur et à mesure de plus en plus de mots porteurs de sens dans la langue seconde (voir un exemple dans l’article). L’auteur explique que, si la structure de l’histoire est suffisamment claire et évidente, l’élève s’appropriera inconsciemment le nouveau lexique au fur et à mesure de ses écoutes.
  • La deuxième technique décrite fait intervenir les élèves. Le lecteur demande à 2 ou 3 élèves de venir s’asseoir à côté de lui et au fur et à mesure qu’il raconte l’histoire, il demande à un élève de l’enrichir en décrivant un personnage plus particulièrement, ou encore un lieu ou un objet, etc. C’est le lecteur qui garde la main sur le déroulement de l’action jusqu’à la fin ou presque, puisqu’il va s’arrêter et demander aux élèves d’imaginer la toute fin. Ils lisent ensuite leur texte, élèves et lecteur. Les élèves auront eu beaucoup plus l’impression de jouer un rôle dans l’histoire ce qui aura pour effet de la retenir et d’acquérir le lexique et les structures grammaticales qui lui sont propres.
  • Dans le prolongement, la troisième technique concerne cette fois l’expression écrite où les élèves vont écrire une histoire. L’auteur donne un exemple de guidage possible dans son article. A partir d’une phrase qui fixe la situation de départ, l’enseignant fait une pause et demande aux élèves de compléter l’histoire en donnant une consigne précise. Il reprend ensuite la narration puis fait de nouveau une pause, ainsi de suite jusqu’à la fin. L’auteur voit plusieurs avantages à cette technique : la moitié du texte est dicté donc écrit en anglais linguistiquement correct, l’élève prend part à la rédaction de l’histoire, leur créativité est sollicitée, autant de facteurs donnant confiance aux élèves.
  • La dernière technique proposée consiste à ce que l’enseignant raconte 3 anecdotes (2 qui lui sont réellement arrivées, 1 fictive). les élèves doivent deviner quelle est l’histoire inventée. En groupes, ils en débattent et un rapporteur explique à la classe quelle anecdote leur semble fictive et pour quelle raison ils ont fait ce choix.

Cet article passionnant permet de donner de nouvelles perspectives à cette activité de lecture/écriture d’histoires ou donnera peut-être l’envie à certains de s’y lancer.

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