Que fait-on à Noël dans les différents pays ?

, par Elisa Gy, Katrin Goldmann, Laura Navarro, Virginie Suray, Youlia Nelioubina

En Allemagne, en Autriche et en Suisse

Noël est un événement festif et familial d’une très grande d’importance. Dès fin novembre, on prépare l’événement en décorant les maisons à l’intérieur mais aussi à l’extérieur, cela vaut aussi pour les villes qui font toutes des efforts pour illuminer les bâtiments publics et les rues pendant cette période.
Les grand-mères et les mamans préparent dès la mi-novembre de nombreux gâteaux et pâtisseries qui seront consommés à partir du 1er avent (4 dimanches avant Noël) et durant toute la période. Tous les dimanches de l’avent, la famille se rassemble autour de la couronne de l’avent pour le traditionnel goûter avec les pâtisseries faites maison.
La plupart des villes organisent également dès le 20 novembre des marchés de Noël. Les commerçants proposent dans des cabanes en bois, joliment décorés avec des branches de sapin et des lumières, des spécialités culinaires, des cadeaux à offrir, des couronnes de l’avent et bien sûr du vin chaud. Tout le monde va s’y rendre au moins une fois pendant la période de Noël et si ce n’est pas pour acheter, au moins pour se mettre dans l’ambiance.

Les enfants confectionnent de petites décorations pour la maison ou le sapin. Très souvent, mais la tradition se perd, on apprend des poésies par coeur ou on s’entraîne à jouer un chant de Noël sur sa flûte à bec ou un autre instrument dans le but de le présenter son petit "spectacle" le 24 décembre avant la remise des cadeaux (Bescherung).
Les jeunes enfants ont tous un calendrier de l’avent, un calendrier avec 24 fenêtres pour la période du 1er au 24 décembre. Tous les jours, on ouvre une fenêtre et on y trouve un petit chocolat.
Le soir du 5 décembre, les enfants nettoient bien leur bottes et le mettent devant la porte afin que St Nicolas y glisse quelques surprises durant la nuit.
Le sapin de Noël n’est normalement dressé et décoré que l’après-midi du 24 décembre et conservé jusqu’au 6 janvier, fête des Rois Mages.
Les pratiquants iront à la messe le 24 décembre, selon la confession et les régions, cette messe de Noël peut se dérouler l’après-midi, en début de soirée, vers 10 h ou minuit.
Le 25 et le 26 décembre sont fériés, on organise de grands repas familiaux à midi ou alors de goûters de Noël l’après-midi.
Le 31 décembre, on fête la St Sylvestre avec un grand feu d’artifice à minuit. Il est coutume de se souhaiter "Guten Rutsch" avant le passage à la nouvelle année. (Bonne glissade).
Le 6 janvier, dans les régions du sud, on fête les Rois Mages (cf. explications dans l’articles les dates importantes).

Les pays anglophones

Aujourd’hui Noël et le Nouvel An sont fêtés de manière assez uniforme sur l’ensemble de la planète, à grand renfort de crèche, Père Noël, illuminations, cadeaux…sans d’ailleurs que chacun connaisse vraiment les origines multiples et complexes des différentes traditions. La messe de Minuit, ou celle du jour de Noël, est l’un des moments forts de cette période pour les chrétiens, qu’ils appartiennent à la « Church of England » ou qu’ils soient presbytériens, catholiques, évangélistes…Il est d’usage, comme maintenant un partout, de décorer sa porte d’une couronne au début de l’Avent.
La plupart des traditions locales, encore vivantes il y a 50 ou 100 ans, n’existent plus que dans les mémoires. Ainsi du « Mari Lwyd » gallois, où les hommes promenaient un crâne de cheval recouvert d’un drap, ou, en Ecosse, les divinations effectuées sur les cendres froides du feu de Noël.
D’autres ont été « modernisées » - la bûche de Noël est devenue élément décoratif électrique !- ou bien adaptées aux conditions climatiques locales : en Australie et en Nouvelle Zélande on fête souvent Noël sur la plage. Mais dans de nombreux pays ou régions, d’anciennes coutumes se sont maintenues, à côté du Noël « traditionnel ». Elles sont la trace vivante d’une histoire des populations riche et mouvementée.
Elles remontent parfois à des temps antérieurs à la colonisation anglo-saxonne. Ainsi dans le Nord du Canada les « eskimos » célèbrent par des danses et des cadeaux une fête de l’hiver appelée Sinck Tuck. En Nouvelle Zélande des coutumes maoris ont été intégrées aux célébrations de Noël. Au Pays de Galles suivit une ancienne coutume héritée des Romains, le « Calenigg ». En Irlande la « Wren Boys Procession » de 26 voit toujours les garçons aller de maison en maison avec une fausse poule pour réclamer de l’argent, en écho à de très vieilles traditions celtes.
Aux Etats-Unis, les différentes vagues d’immigrants colorent la fête de manière originale, même si dans de nombreux foyers américains on lit le poème de Clement Moore « The night before Christmas », et l’on chante « A white Christmas », sorte de ciments culturels de la nation américaine.
Ces origines variées sont surtout sensibles dans le domaine de la nourriture.
La période des fêtes est dans toutes les cultures un moment d’accueil et de don.De nombreuses traditions locales souvent antérieures au christianisme perdurent à côté des appels à la charité publique des associations caritatives comme la célèbre Armée du Salut. En Ecosse le « First Footer » du 25 Décembre doit être accueilli dans les règles : les cadeaux qu’il apporte (nourriture, boisson, combustible) doivent être partagés avec toute la maisonnée.
C’est bien sûr le moment où l’on offre des cadeaux, particulièrement aux enfants. Cette coutume est relativement récente et vient en fait de toutes ces traditions de charité et de dons aux plus pauvres. Comme dans la plupart des pays européens et du continent nord américain, on apporte des cadeaux, qui sont placés sous l’arbre de Noël, la nuit précédant le jour de Noël (Christmas Eve). Les cadeaux sont découverts par les enfants le matin de Noël, là où ils avaient déposé la veille quelques réconforts pour le Père Noël et ses rennes…et accroché leurs bas, leurs vieilles chaussettes ou leurs taies d’oreiller au-dessus de la cheminée ou au pied de leur lit. Le Père Noël (Father Christmas / Santa Claus) peut alors les remplir de cadeaux (presents) et Christmas Crackers.

De vieilles superstitions, ainsi que des rites de purification subsistent çà et là. En Irlande, l’antique « Whitewashing » (grand nettoyage…d’hiver) est toujours vivant : on met de nouveaux rideaux, des coussins, on repeint parfois les maisons à la chaux…
Partout c’est un temps de réjouissance et de divertissement ; les anglais aiment tout particulièrement aller voir des « Pantomimes », sorte de pièces comiques jouées à partir du 26 pendant deux ou trois mois.

http://santas.net/
http://freepages.genealogy.rootsweb.com/ irelandlist/ilxmas.html (Ireland)
https://christmas.lovetoknow.com/Christmas_Traditions_in_Australia (Australia)

En Russie

La période de douze jours qui sépare la Nativité du baptême de Christ s’appelle « sviatki ». C’était un moment important où chaque événement ou rêve était un signe annonciateur de l’année à venir.

Pour s’assurer une année prospère, on accomplissait certains rituels. On faisait des gâteaux secs en forme d’animaux – « kozulki » – pour favoriser l’accroissement et le bien-être du cheptel. On mettait aussi un fagot de blé dans l’isba pour assurer une bonne récolte et on décorait de rubans les arbres fruitiers.

« Sviatki » est aussi une période de fête pour les jeunes. Chaque soir, on organisait des jeux, des chants et d’autres réjouissances. La veille de Noël se déroulaient les « koliadki ». Les garçons et les filles parcouraient le village en chantant sous la fenêtre de chaque maison des chants annonçant la naissance du Christ accompagnés de vœux de bonheur et de prospérité. Les habitants leur donnaient en échange de la nourriture, des gâteaux, des « kozulki », voire de l’argent.

Le déguisement faisait partie intégrante des sviatki. On se déguisait en animaux ou oiseaux, on pouvait aussi simplement se couvrir d’une fourrure d’animal, d’une paillasse ou mettre son manteau à l’envers. Les jeunes gens se déguisaient souvent en femmes et inversement. Le masque était obligatoire, il était fabriqué en écorce, cuir, papier, laine, tissu, etc. A défaut de masque, on pouvait se peindre le visage. Ainsi transformés, les jeunes gens traversaient le village en musique, jouant des tours aux passants qu’ils rencontraient et jouaient des saynètes dans des isbas où tout le monde venait les voir.

Le lendemain de Noël commençaient les jeux – « igrichtcha ». Les jeunes gens et les jeunes filles se réunissaient tous les soirs dans une des isbas et passaient la soirée à chanter, danser et organiser différents jeux. Ceux qui étaient déguisés donnaient des sortes de représentations théâtrales auxquelles ils faisaient participer les spectateurs.

Aujourd’hui, on organise le 7 janvier des fêtes pour les enfants comportant des déguisements, des chants, des spectacles et des dégustations de confiseries !

 Prédictions et divinations
Traditionnellement, les jeunes filles pratiquaient les arts divinatoires la veille de Noël. Elles cherchaient, bien sûr, à tout savoir sur leur futur mari et sur la réalisation de leurs souhaits. Aujourd’hui, ces pratiques divinatoires sont encore très répandues. En voici quelques unes :
 Les cartes : on mettait avant de s’endormir un roi de carreau sous l’oreiller et on pensait à tous les fiancés possibles. 
Celui dont on rêvait dans la nuit serait l’élu.
 La cire : les jeunes filles faisaient fondre de la cire dans une tasse puis la versaient d’un coup dans une bassine d’eau. Puis elles interprétaient la forme que prenait la cire. Ainsi, une croix signifiait la maladie, une fleur – le mariage, un animal – un ennemi, des rayures annonçaient un voyage, des étoiles – un succès et une figure humaine – un nouvel ami.
 La chaussure : la veille de Noël la jeune fille jetait du seuil de sa maison une chaussure par dessus son épaule. Si la pointe de la chaussure était dirigée vers la barrière, la fille quitterait bientôt la maison paternelle. Si c’était le talon, elle ne se marierait pas dans l’année à venir.
 Les souhaits : on remplissait une cuvette d’eau. Sur les bords étaient fixés des petits papiers sur lesquels on inscrivait les vœux. Une petite chandelle était fixée dans une coquille de noix qui flottait sur l’eau. 
Le vœu inscrit sur le papier qui brûlait se réalisait.
 Les oignons : les filles prenaient quelques oignons et les marquaient avant de les mettre en terre. 
Celle dont l’oignon poussait le premier se marierait la première.
 Le miroir : la plus célèbre et la plus terrifiante des divinations. Seules les filles les plus courageuses osaient aller s’enfermer seules dans la bania (sauna russe) à minuit (heure et lieu de prédilection des forces maléfiques) avec deux miroirs et deux bougies. Elles mettaient les miroirs face à face, allumaient les bougies de part et d’autre et attendaient que leur promis apparaisse dans le couloir formé par les reflets infinis des miroirs.

Tout comme Noël autrefois, le Nouvel an est un moment clef, une période de transition et est par conséquent chargé de rituels, de superstitions et de présages. La veille du Nouvel an il faut être de bonne humeur, il ne faut pas se disputer, ni pleurer, ni faire un travail pénible car l’année à venir sera à l’image de vos occupations de la veille. Il faut porter des vêtements neufs pour le réveillon afin de s’assurer une année prospère. La table de fête doit être abondante, ainsi, vous ne manquerez de rien durant l’année.

On peut aussi écrire ses souhaits sur de petits bouts de papier et les mettre sous son oreiller pour la nuit. Le 1er janvier, au réveil, il faut avant tout en tirer un au hasard. Le vœu inscrit dessus se réalisera dans l’année.
Une divination plus ancienne consistait à laisser dehors pour toute la nuit une soucoupe remplie d’eau. Le matin, on observait la glace formée. Si sa surface était bombée, l’année serait bonne, plane – l’année serait calme, les vagues annonçaient et du bon et du mauvais et un creux – une année difficile.

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