En Bref
Thématique
La thématique de ce projet « Britishness » s’intègre parfaitement à la notion de « sentiment d’appartenance : singularités et solidarités » qui est l’une des trois notions phares du programme de seconde ; un programme dont l’ancrage culturel reste prioritairement « l’art de vivre ensemble ».
5 séances composent cette séquence axée sur la question de la complexité de l’identité britannique que l’on pourrait schématiquement résumer ainsi : Royaume-Uni vs Grand Bretagne vs Angleterre.
Tâche finale : les élèves ont à créer une/des page(s) d’un « manuel » sur le thème de Britishness. Ce travail, crée sous forme de E-book, doit leur permettre d’exprimer une certaine créativité : il doit en effet donner envie aux élèves de le lire. Il est donc impératif qu’il soit le plus attrayant possible.
Outils
Pour réaliser leurs projets, les élèves utilisent plusieurs outils numériques dont on a montré le fonctionnement dès le début d’année. Si tel n’était pas le cas, rien n’empêche le professeur de les détailler au fur et à mesure des nécessités imposées par la confection de la tâche finale.
- Oxford Learner’s Dictionaries : http://www.oxfordlearnersdictionaries.com/?cc=global Formidable dictionnaire unilingue permettant aux élèves de ne pas se tromper dans les constructions verbales et adjectivales (quelle préposition suit tel verbe ? quelle préposition suit telle adjectif ?).
- Wordreference : http://www.wordreference.com/fr/
- Linguee : http://www.linguee.fr/francais-anglais/
- Reverso Context : http://context.reverso.net/traduction
– Powerpoint
- Calameo : https://fr.calameo.com/ pour la réalisation de l’e-book.
– Edmodo : https://www.edmodo.com/ pour que les élèves qui travaillent ensemble puissent échanger et pour que le professeur puisse corriger et ou envoyer des conseils collectivement ou individuellement à la classe.
Qu’est ce qu’un e-book (livre numérique) ? Points forts
Pratique pour l’enseignant : au pire, les élèves font un Powerpoint ou un document Word et la conversion en e-book est très aisée et à la portée de chaque élève et de chaque professeur même si la connaissance en matière de numérique est fragile.
Assez peu de contraintes : simple d’utilisation, ludique mais peu technique, faisable chez soi ou au CDI au lycée.
Organisation et déroulement du projet
– En cours au début mais aussi à la maison.
– Corrections via Edmodo (réponses individuelles possibles et organisation simple) ou Google Doc.
Objectifs du projet
→ Créer un E-book, une page de manuel comme vous aimeriez en avoir une sous les yeux.
– Rendre l’élève autonome : l’élève apprend à :
- sélectionner les informations importantes de chaque séance
- à les trier
- à les organiser
- à les mettre en mots à sa façon (reformulation) de manière simple (pas simpliste) et claire sachant que sa production devra être comprise par ses camarades
- à travailler à la rédaction de son travail en l’absence du professeur
- à construire son savoir à partir des travaux faits en classe et que l’élève doit s’approprier pour le restituer
- et surtout, pour ceux qui ont décidé de faire ce travail en groupe, ils doivent apprendre à écouter l’autre et à respecter les points de vue qui ne sont pas les siens...
– Travail des compétences
– Travail des compétences générales :
- découverte des différentes communautés qui composent le Royaume Uni et des relations qu’elles entretiennent entre elles
- découverte des relations interpersonnelles dans leur ensemble
- découvertes de certaines minorités et prise de conscience interculturelle.
– Travail des compétences communicatives langagières
- Compétences lexicales : nourriture, sytème monarchique, sports, pays, nationalités, adjectifs (personnalité), adjectifs mélioratifs pour parler d’une culture, verbes exprimant le ressenti etc...
- Compétence grammaticale : pluriel irrégulier, majuscules pays et nationalités, Have+-en, prétérit, expression de l’habitude, voix passive, so et such (expression du haut degré), superlatif, autorisation, obligation...
- Compétence phonétique et phonologique :
, terminaisons contraignantes (i/e/u+Voyelle, -ate, graphie - Compétence pragmatique : organisation des mails, ton adopté par ceux qui les rédigent, capacité à organiser et structurer les textes à produire (présentation, cohérence...)
Le projet
La construction du e-book comme moyen de mémorisation des contenus (apprendre en faisant ; faire en apprenant) et comme moyen d’utilisation des compétences sus-nommées auxquelles il convient d’ajouter : écrire, mettre en scène le savoir pour remporter l’adhésion du lecteur, savoir présenter l’aspect culturel de façon attrayante, mise en page, utilisation des outils tice...
Même les élèves les plus en difficulté peuvent se raccrocher à ce que la leçon apporte à chaque séance et construire pas à pas leur E-book magazine en partant dudit cours.
Intégration de textes personnels, d’images, mise en page réfléchie sont autant d’activités diversifiées motivantes qui ne découragent pas les moins « geeks » de nos élèves, au contraire.
Aspect créatif et donc motivant : chaque personnalité peut créer en fonction de ses goûts, de son sens de l’esthétisme de ce qu’il est, de son fonctionnement logique et intellectuel personnel.
Plaisir de montrer aux autres ce qu’on a fait : vraie surprise entre élèves car le travail des uns n’est pas celui des autres. A partir d’un même sujet, la production finale est différente parce que chaque élève est différent. Aspect pédagogique travaillé par les élèves : il faut, pour « réussir », avoir compris et parvenir à faire comprendre à l’autre de façon synthétique et pédagogique, deux compétences importantes qui disent quelque chose du degré de compréhension du cours travaillé en classe et du degré de « digestion » (synthèse) et d’autonomie (être pédagogique i.e faire comprendre ce qui a été « digéré »)… Les élèves ne sont pas autorisés à « rendre beau » leurs cours via les outils en ligne pour le plaisir de « rendre beau » (art for art’s sake) (recopier en se contentant d’embellir les traces écrites du cahier), mais à « rendre beau » ce qu’ils ont compris de manière intelligente afin de rendre attrayant le savoir, pour l’autre, dans une démarche de « savoir altruiste ».
Preuve s’il en fallait une que les élèves ne recopient pas leurs cours : les textes ne sont pas identiques et les données non plus, même si certaines sont partagées par tous puisque travaillées en classe (cf les travaux en ligne).
Les outils numériques sont bien des outils permettant la réalisation de tâches complexes, mais en rien un simple gadget dans l’air du temps qu’il convient de faire utiliser aux élèves « puisqu’ils le valent bien » : c’est un plus, un vrai plus qui permet à l’élève de penser à partir de ce qu’il a compris ; puis de fabriquer un objet culturel à partir de cette compréhension intériorisée, et de l’offrir aux autres comme autant de destinataires. Nous sommes bien là au cœur de la pédagogie actionnelle.
Bilan
Les élèves ont été très motivés, d’une part par l’aspect créatif de la tâche finale, et d’autre part, par le fait qu’ils ont découvert qu’il était possible d’apprendre les leçons en créant un objet, ici, une chapitre de manuel : apprendre en faisant...
Pour créer cet objet, les élèves doivent s’approprier le cours et le synthétiser tout en y ajoutant ce qu’il veut pour le rendre plus vivant. Chaque production est personnelle, ce qui est valorisant pour les élèves qui mettent un peu de leur personnalité dans ce qu’ils font.
C’est un travail qui n’est pas fastidieux à corriger pour le professeur qui découvre les productions et toutes les variantes apportées par les uns et les autres. Aucun travail ne se ressemble vraiment et la créativité des élèves est souvent impressionnante. Par ailleurs, s’il ne s’était pas agi de créer un E-book, je ne suis pas certain qu’ils auraient autant produit à l’écrit...